Serpent de mer qui n'en finit pas de susciter des incompréhensions, la question de la pérennité de la maison pluridisciplinaire de santé d'Orléans-La Source reste posée. Certains le font activement savoir sur les réseaux sociaux.
S'il y a un sujet qui semble à peu près faire consensus à Orléans-La Source, c'est bien celui de la santé. Sa maison pluridisciplinaire (MSP), en particulier. Le Loiret fait figure de désert médical et ce problème ne touche pas que les campagnes.
Ce bâtiment était pourtant présenté comme la solution au problème d'accessibilité à la médecine.
La MSP s'est retrouvée menacée dès la fin d'année 2017, faute de personnel médical. Pour citer un certain Zinédine Zidane lors du départ de Makélélé de son équipe, lorsqu'il était encore joueur : "À quoi bon mettre une belle couche de peinture sur une Bentley si vous lui retirez son moteur ?" On est, certes, loin du foot, mais très proche de l'idée...
Venue avec sa casquette de conseillère départementale, Nathalie Kerrien (proche de LREM) a rejoint son collègue municipal, Michel Ricoud (PCF), à l'occasion d'une réunion informelle qui s'était tenue le jeudi 12 septembre à la mairie de proximité du quartier du sud d'Orléans.
Un rapprochement entre deux élus qui ne sont pourtant pas sur les mêmes logiques politiques. "Peu importe les bancs, pourvu qu'on aille dans le même sens", soutient ainsi l'élu communiste, tandis que l'ancienne adjointe à la culture acquiesce. Plusieurs représentants des collectifs AHLS (Association des habitants de La Source), QVLS (Qualité de vie à La Source) ont accompagné cette brève entrevue.
De l'huile sur la friture
Parmi les points soulevés, des cotisations trop lourdes pour les nouveaux médecins. Mais malgré les leviers locaux à soulever, les acteurs assurent qu'il s'agit avant tout d'une responsabilité de l’État.
Autre personnalité à s'exprimer de long en large sur la MSP, Jean-Pierre Sueur, qui appelle à une mobilisation pour attirer de nouveaux médecins. La récente passe d'armes entre le sénateur et ancien maire, et le directeur du CHRO d'Orléans, Olivier Boyer, a illustré les zones d'ombres entourant l'avenir de la MSP du quartier populaire.
Dans sa publication, l'élu évoque les différents sons de cloches entre les institutions concernées. Six postes de médecins avaient ainsi été évoqués pour intégrer la MSP, en lien avec le centre hospitalier régional d'Orléans. Annonce rapidement démentie par l'agence régionale de santé, qui explique que ce sont des fiches de postes et non des emplois clairement établis.
D'autres réunions devraient prochainement se tenir à ce sujet. Michel Ricoud évoque un prochain rendez-vous, le 17 octobre, lors de l'émission A Bâtons rompus sur Radio Campus Orléans : "On ne va rien lâcher dessus, car c'est le droit à la santé qui est posé."
Thomas Derais