Un hommage appuyé a été rendu à Orléans-La Source à l'élu Michel Ricoud, avant son incinération. Ils étaient près de 400 à s'être donné rendez-vous à l'avenue de la Bolière, au moment du passage du corbillard.
Un hommage simple et humble, à son image. C'est à la Bolière que le tour d'adieu de Michel Ricoud avait démarré le mercredi 20 mai, autour de 11 heures, avant son incinération au cimetière des Ifs de Saran, puis son inhumation au cimetière de La Source.
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La Bolière, ce secteur où le conseiller municipal orléanais voulait garder et faire venir des commerces de proximité pour ses concitoyens de La Source. C'est ici, entre autres lieux du quartier, que cette personnalité incontournable tenait des permanences régulières en plein air, au contact des habitants, écoutant chaque parole ou demande qui lui était adressée, s'évertuant à trouver des solutions pour tous.
Pour cette dernière rencontre à la Bolière, pas de demande d'aide cette fois. Pas de revendications non plus de la part de ses concitoyens. Ils étaient une centaine au niveau de la place de l'Indien et près de 300 devant le collège Alain-Fournier, à nourrir la chaleur ambiante de leurs applaudissements au passage du corbillard de l'homme "qui ne savait pas s'asseoir, et encore moins se coucher", mais qui repose maintenant en paix.
Beaucoup de "merci Michel". Des drapeaux du Parti communiste français, sa famille politique. Quelques banderoles et panneaux tenus par des habitants et admirateurs comme Brigitte Ngbodo.
Sa simple et belle pancarte attire notre attention. Dès les premiers mots prononcés, d'abondantes larmes jaillissent, montrant le torrent d'affection que le quartier portait pour ce "grand homme". Michel Ricoud était comme un membre de sa famille. "Grâce à lui, on a un toit et on a retrouvé notre dignité", lâche l'habitante sourcienne. Elle s'interrompt parfois, reprend son souffle. Plus beaux sont les souvenirs, plus douloureux ils peuvent se révéler...
Arrivée en 2003 dans le quartier sans papiers avec ses enfants scolarisés, Brigitte explique avoir été épaulée au quotidien par l'élu orléanais. Reconnaissante, elle lui a demandé de présider sa cérémonie de mariage, ce que ce dernier a accepté. "Je n'ai pas de mots pour exprimer son humanité", rebondit Honorine, son amie. "Il était là pour n'importe quoi, à n'importe quelle heure. Je ne sais pas si on trouvera quelqu'un de mobilisé à ce point pour les autres." Cette dernière confie sa "peur" pour les personnes en difficulté, maintenant qu'elles ont perdu un de leurs plus précieux relais auprès des institutions.
Une présence vitale pour les plus démunis
"Indispensable" est l'un des mots revenant le plus pour qualifier l'élu orléanais. Une présence vitale pour les habitants du quartier, mais aussi en dehors. Michel Ricoud était le président de la fédération du Loiret de la Confédération nationale du logement (CNL 45) et avait à cœur de défendre les locataires confrontés à des problématiques de logement, envoyant mails et coups de fil matin, midi et soir, organisant des réunions et rencontres...
"Il se sentait proche des démunis", témoigne Christian Giacomazzi, son compagnon de lutte et ex-collègue aux Chèques postaux. "Il n'hésitait pas à écrire au maire, aux ministres, au préfet, au président de la République... Je l'ai même vu donner de l'argent liquide à des personnes en grande difficulté, alors qu'il ne roulait pas sur l'or. Il a fait cela, je pense, au détriment de sa vie personnelle."
"Il va manquer le samedi !", constatent Baptiste Chapuis, Ghislaine Kounowski et Monique Bertin, ses colistiers pour les élections municipales de 2020. "Il a fait du porte-à-porte avec nous. Il s'excusait lorsqu'il ne pouvait pas venir, alors même qu'il était très fatigué avec sa maladie. [...] C'est une page de l'histoire de La Source qui se tourne." Charge à d'autres de reprendre le stylo.
Thomas Derais
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