Le Métro Post’Forum est un projet visant à récolter la parole citoyenne sur les sept quartiers prioritaires d’Orléans, Saint-Jean-de-la-Ruelle et Saint-Jean-de-Braye. Un site Internet permet de récolter ces avis.
Mettre des mots sur les problèmes qui nous entourent n’a rien d’évident. La parole citoyenne est difficile à récolter. Elle l’est davantage dans les quartiers prioritaires. S’adresser à un élu, à un agent administratif, peut parfois s’apparenter à parler à un mur. Et si les cloisons avaient des oreilles, que leur dirions-nous alors ?
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C’est un peu la question que pose le Métro Post’Forum. Ce projet vise à formaliser cette parole dans sept quartiers de la métropole (ceux d’Orléans, Saint-Jean-de-la-Ruelle et Saint-Jean-de-Braye). Il est porté par les associations Convergence à La Source, les Fous de Bassan et Cultures du cœur.
La première phase, entamée l’année dernière, invitait les acteurs associatifs à rédiger un texte avec une contrainte : se mettre dans la peau d’un élément non-humain, caractéristique du quartier (objet, plante, animal…).
Pour la deuxième étape, qui doit se prolonger jusqu’au mois d’octobre, les habitants doivent répondre à ces messages en s’adressant à l’élément non-humain qui s’exprime et qu’ils ont choisi. On peut aussi répondre à un élément non-humain qui ne s'est pas encore exprimé jusqu'à maintenant.
Le site Internet permet d’écrire rapidement le message que l’on souhaite passer. Des temps de rencontres seront aussi mis en place par les organisateurs. "Seul compte ce que vous voulez exprimer… peu importent l’orthographe, le vocabulaire, la langue…", insistent ces derniers sur leur site. Les habitants illettrés ou peu à l’aise avec l’écrit pourront aussi s’exprimer par le biais des ateliers d’écriture qui seront organisés.
Partir de l’écrit pour faire de l’art
Le projet aboutira ensuite sur des propositions faites par des artistes. Elles prendront d’abord la forme d’ateliers pluridisciplinaires avec les habitants, entre l’automne 2020 et l’été 2021. Jusqu’à l’été 2022, des spectacles, expositions, et autres rencontres se tiendront. Mohamed Rhoulam, l’un des initiateurs de ce projet, espère que ce foisonnement remontera "plus haut", jusqu’au niveau politique.
Un bémol pourrait toutefois enrayer la belle mécanique : récolter les avis des jeunes habitants, pourtant largement concernés par les problématiques sociales. Le quartier de La Source l’illustre bien. À l’époque du Grand Débat, une réunion publique qui s’était tenue à la salle Pellicer n’avait pas attiré les jeunes. Constat similaire à l’occasion d’une assemblée de quartier avec Olivier Carré, dans cette même salle.
Mohamed Rhoulam explique que les centres sociaux sont au cœur du programme, histoire de toucher les enfants et adolescents. Mais pour les jeunes adultes, qui ne fréquentent plus ces bâtiments ? L’acteur associatif espère "casser" la démotivation de cette jeunesse. Elle a assurément des choses à dire.
Thomas Derais
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