Depuis la fermeture du campus, prononcée le 16 mars dernier, c’est la débrouille pour les enseignants et étudiants d’Orléans, qui tentent de trouver des solutions face au confinement imposé.
Nul doute que certains écoliers et collégiens ne se plaignent pas trop du coronavirus. Pour les étudiants, la donne est différente. Pas facile lorsque le bateau universitaire se trouve bloqué au milieu de l’océan.
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Les cours sont stoppés depuis le 16 mars et les bibliothèques universitaires sont fermées, même si les documents numériques restent accessibles.
Idem pour les activités de recherche, en pause. "C’était la grosse galère au début", confie Maxime Boucher, en troisième année de thèse de mathématiques. "Là, ça commence à se régler. C’est un peu du cas par cas, mais on arrive à se débrouiller."
Le chargé de travaux dirigés fait le nécessaire avec les ressources numériques de l’université : "En maths, on n’a pas besoin de grand-chose hormis un cahier et un stylo." Et les activités de recherche ? "Les chercheurs sont têtus comme des mules. Ils trouveront des moyens de travailler de chez eux", sourit-il.
Certains enseignants, comme Jean Garrigues, tentent de contourner le problème en proposant des cours magistraux en vidéoconférence. Mais le professeur d’histoire contemporaine a dû rapidement jeter l’éponge, "compte tenu des problèmes techniques". Il ne peut que déposer les supports de cours sur l’environnement numérique de travail. "Les connexions en visio ne sont pas pensées pour avoir autant de personnes connectées", précise une source de l’université.
"Ne confinez pas nos mails !"
Des soucis de diffusion, mais aussi de boîtes mail ont fait tanguer le navire. Un incident informatique a perturbé les messageries, le mardi 17 mars. Deux jours de labeur pour régler une partie du problème. Restait à récupérer les historiques des messages, pour l’instant perdus. "Ne confinez pas nos mails", conjurait un étudiant sur Twitter. "Nos équipes informatiques sont encore mobilisées. […] La priorité était de rétablir dans un premier temps les envois et réceptions de mails", répondait l’université.*
Dans la tempête, certains quittent la vigie. "N’oubliez pas que nous ne sommes pas dans une période de vacances", sermonnent les maîtres d’équipage du département des Lettres, sur le réseau social.
Dans d’autres composantes, des critiques similaires. Mais des étudiants s’insurgent. "Les modalités de contrôle ont été revues pour certains professeurs et on a des travaux supplémentaires à rendre. Je peux le comprendre, car on ne peut pas assurer certaines évaluations, notamment pratiques. Mais ils sont dans l’excès pour certains. Il y a un manque de communication entre enseignants. Toutes les dates limites de dépôts de documents se regroupent en deux semaines alors qu'on va peut-être se retrouver confinés six semaines", peste Léo.
Des modalités de contrôle au cas par cas ?
Pas de mutinerie pour Amandine (*) qui assure "ne pas manquer de travail". Renvoyée chez elle par son employeur, faute de matériel pour télétravailler, cette étudiante en alternance s’adapte : "On communique beaucoup avec les professeurs par mails. Je me suis plutôt bien adaptée, tout comme mes camarades."
Les contrôles de connaissance ne perturbent pas trop la jeune femme, même si deux examens sur table sont prévus pour la fin du mois d’avril. "C’est un peu flou", concède-t-elle. Mais pour le reste, il s’agit de projets à effectuer à domicile.
D’autres s’inquiètent de la tenue des examens et restent sans réponse. Une enseignante du Collegium Sciences et Techniques se dit préoccupée pour ses étudiants qui devaient récemment entrer en stage et "qui doivent stresser à mort".
L’université reste sur sa communication de base. "Il faut d’abord évaluer les contenus de formation avant d’établir les modalités de contrôle et le calendrier", indiquait Ary Bruand la semaine dernière. Naviguer à vue reste, à ce jour, la seule option.
(*) Le prénom a été modifié.
Thomas Derais
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